Qu'est ce que la truffe?

 
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Un peu d’histoire et de latin

Evoquée depuis l’Antiquité et classifiée au XIXème par le médecin italien Carlo Vittadini, la truffe appartient au genre Tuber - du latin tuber (excroissance) - de la famille des tubéracées. C’est un champignon dit « hypogé » : il naît et se développe sous terre - à une profondeur qui varie entre un et vingt centimètres - puis atteint sa pleine maturité après environ 290 jours. La truffe revêt une forme plus ou moins ronde et globuleuse, un relief granuleux et des gabarits inégaux en fonction des espèces et de sa maturation à la récolte.

A propos des sols et des saisons

On la trouve dans certains types de sols calcaires, notamment au pied de chênes rabougris et souffreteux (autrement appelés « arbres truffiers ») avec lesquelles elle grandit dans un phénomène de « symbiose ».

La truffe nécessite un climat tempéré avec des saisons bien marquées pour se développer au mieux : des hivers pas trop froids, des printemps qui alternent périodes d’humidité et de chaleur, des étés chauds entrecoupés de pluies et des automnes pas trop humides.

Des truffières sauvages existent dans la nature depuis toujours. Néanmoins, depuis des siècles des plantations ont été réalisées par l’homme – avec des plants naturels sur des terrains propices - pour accroître la production et répondre à l’intérêt grandissant des amateurs de truffe : c’est la trufficulture. La truffe devient un produit de luxe notamment en France, dès le XVIème siècle, grâce à François Ier qui l’introduit sur la table royale.

La récolte des truffes

La récolte de la truffe s’étend sur une période d’environ trois mois qui diffère selon les variétés. C’est le cavage - du latin cavus (cavité, creux) - qui désigne cette récolte. La truffe peut être récoltée de différentes façons : avec des chiens, des cochons ou encore des mouches. Les chiens truffiers sont privilégiés pour « caver » car ils sont plus mobiles, discrets et endurants. Le chien est dressé pour son odorat : presque tous peuvent devenir truffier, il leur suffit d’un entraînement régulier ! Une fois la truffe repérée par le chien au pied de l’arbre truffier, le « caveur » la déterre avec précaution à l’aide d’un piolet en métal appelé « cavadou ».

Hormis l’odeur, un autre indice de la présence de truffes peut prendre la forme d’un « brûlé » - ou encore « rond de sorcière » - visible au pied d’un arbre. Ce brûlé se matérialise par une absence de végétation formant un cercle sous un arbre truffier. Certaines substances contenues dans la truffe agissent en effet comme un herbicide sur les plantes et herbes environnantes.

La sélection et la vente

Après la récolte, place au nettoyage et au tri des truffes (odeur, couleur, calibrage, fraîcheur, etc.) avant leur commercialisation sur les marchés aux truffes. Afin de s’assurer de sa qualité, le trufficulteur proède à une opération traditionnelle : le « canifage ». En prélevant une petite partie de la truffe à l’aide d’un couteau, il lui est possible d’examiner la qualité intérieure du fruit, sa marbrure et sa couleur. Le canifage permet aussi de distinguer la truffe noire (Melanosporum) de la truffe chinoise, sans intérêt gustatif.

Les principaux marchés aux truffes se situent dans le Sud-Est de la France. Le marché le plus important d’Europe est celui de Richerenches où se négocie 30% de la production nationale.